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                    MGH CHALANDON
                                 ET



   LE PÈLERINAGE DES SAINTES-MARIES-DE-LA-MER,

                             EN 1858.




   En quittant Naples, où j'ai assisté aux fêtes de saint Janvier, je
viens de retrouver sans transition son image en France, sur la
terre provençale, dans les harmonies du ciel et les chaleureuses
expressions de la prière commune.
   La pieuse légende des saintes Marie Jacobé et Marie Salomé,
patronnes de la ville de Notre-Dame-de-la-mer, située à l'extré-
mité de la Camargue (Bouches-du-Rhône), est certainement une
des plus touchantes et des plus suaves que la foi catholique livre
au cœur des populations, et offre quelque analogie avec celle de
notre saint lyonnais Ennemond. — Beaucoup de traditions se
ressemblent, et les saintes vierges trouvées dans la terre ont
servi de fondement aux églises de Notre-Dame de Villefranche-
sur-Saône, Pont-de-Vaux, Bourg-en-Bresse, etc.— Quoi qu'il en
soit, les saintes Marie Jacobé, sœur de la très-sainte Vierge et
Marie Salomé, mère des Apôtres Jacques et Jean, furent chassées
de la Judée, à raison de leur fidélité au christianisme et expo-
sées sur la mer, dans une barque sans mât, sans gouvernail,
sans provisions de bouche. La frêle gondole accosta heureuse-
ment la pointe de la Camargue (campus aquarum), en Provence.
Marie Jacobé et Marie Salomé résolurent de vivre au lieu où l'in-
visible doigt de la Providence les avait conduites. — Leurs pré-
ceptes, leurs exemples opérèrent de nombreuses conversions