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ce PENSÉES SUR L'OISIVETÉ. et comparez, quelle différence faites-vous entre un peuple chez qui l'oisiveté est en opprobre et un peuple chez qui l'oisiveté passe dans les mœurs? * Montaigne n'a-t-il point dit quelque part ; « Si on ne les « occupe (les esprits) à certain subject qui les bride et contrai- « gne, ils se.jeetent déréglez par cy par la... et n'est folie ni res- « verie qu'ils ne produisent en cette agitation... » « L'âme qui n'a poinctde but estably, elle se perd... » Velut œgri sommia, vanœ Fmguntur specics(l). * L'oisiveté est pour l'homme ce que la rouille est pour le fer. — Et le travail est pour lui ce que le polissage est pour l'acier. — * L'habitude d'un travail régulier, suivi, a dit M. Bonnet, « peut seule conserver la vigueur et la fécondité de l'intelligence; « peu d'hommes ont su se l'imposer librement comme Alfiéri, « Buffon, Lavoisier. » « Les salons, honneur de l'esprit français, « n'ont pas eu pour hôte, seulement une société inoccupée. » * Celui qui passe ses premières années dans l'oisiveté et la mollesse, celui-là passera les dernières dans le besoin : — peut- être dans la honte et la misère. — * Les classes sociales dans lesquelles l'oisiveté prévaudrait.... Celles-là je crois pouvoir leur annoncer leur déchéance... * L'esprit humain a ses heures, et le travail peut revêtir des formes diverses ; mais la loi du travail est imprescriptible. E . DE MONTÉVERT. (1) Connue un cerveau soufflant se forgeant des chimères. (Horace. Art poétique.)