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               NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARltâSIA.             4îi

Cet élu de la Providence ne tarda pas a paraître. Il vint,
comme autrefois l'Empereur, son oncle, sauver son pays
d'une anarchie imminente et raffermir les institutions mo-
narchiques qui, seules, peuvent garantir h la France, d'une
manière durable, sa tranquillité, sa prospérité, sa grandeur.
   Dès lors, désabusé par l'expérience,M. de Lezayjugea notre
caractère national incapable de se plier longtemps au jeu
méthodique" et régulier des institutions constitutionnelles ; il *
reconnut en même temps que la forme du gouvernement
inaugurée par le premier Empereur était mieux appropriée a
notre tempérament et pouvait mettre plus sûrement un frein
à l'anarchie, en conciliant, sans recourir a de vaines fictions,
le peuple et l'autorité, la démocratie et le pouvoir. Entré
dans cette disposition d'esprit, il offrit, avec empressement,
son concours a l'héritier de Napoléon, a celui que tout
annonçait devoir être le continuateur de son œuvre répa-
ratrice. Aussi, après le coup d'état de 1852, entra-t-il dans
la grande Commission consultative, créée par le Prince-
Président, puis dans le Sénat, en 1853, au moment même
de la restauration de ce grand corps politique.
   Après avoir quitté l'hôtel de la Préfecture, le comte de
Lezay était venu habiter celui de M. Guillot, son hôte de
Lisbonne (1), mort depuis plusieurs années. A partir de ce
moment, il ne s'éloigna de Blois que pour assister aux ses-
sions du Sénat. Sur les bords de la Loire, devenus sa patrie
adoptive, ses loisirs furent remplis par les devoirs du monde
et par des pensées d'intérêt public. Ses salons étaient ouverts
a la société blésoise qui continuait de recevoir, du comte
et de la comtesse de Lezay, cet accueil empressé, gracieux
et digne, auquel depuis longtemps elle était accoutumée.
Puis, l'ancien préfet, reprenant une à une ses études admi-

  (I) Voir t. XVI, p. 287.