Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
46             NOTICE SUR M. » E      LEZA"Ã-MARNÉS1A.

nistratives, revisait, pour les soumettre au Sénat, son travail
sur les enfants-trouvés, celui sur les gardes-champêtres.
Ce dernier (1) fut l'objet d'un examen approfondi de la
part du Conseil général de Loir-et-Cher, dans sa session
de 1857.
   D'autres projets, restés en portefeuille, devaient succes-
sivement être livrés à la publicité ; mais les forces de M. de
Lezay déclinaient ; sa constitution robuste, où rien ne déce-
lait la vieillesse, perdait insensiblement la sève de vie dont
elle était si abondamment pourvue. Sans qu'il s'en aperçût,
il approchait du but suprême. Telles étaient encore ses
illusions, qu'il se disposait, en ce moment, à partir avec sa
lamille pour Strasbourg, où l'appelait l'inauguration de la
statue de son frère Adrien, votée par l'Alsace entière. L'état
d'affaiblissement dans lequel il tomba tout k coup, et que
l'on prenait pour une violente atteinte de goutte, mit obstacle
a ses desseins. Forcé d'y renoncer, il se souleva sur son lit
de douleurs, et d'une main défaillante écrivit au préfet du
Bas-Rhin, pour le remercier, pour remercier les autorités
et les populations de la brave Alsace des glorieux honneurs
rendus à celui qu'elles appelaient leur bienfaiteur et leur
père, à son frère par la nature et par le cœur. Ce furent
les dernières lignes sorties de sa plume. Lues a la foule
assemblée, le jour de la cérémonie, par le préfet attendri,
ces lignes impressionnèrent profondément l'assistance (2).
   On eût dit que, pour frapper le comte de Lezay, la mort
n'attendait que l'accomplissement de ce devoir fraternel. A
 cet instant, il la sentit venir. Comme tous les hommes

  (1) Imprimé sous ce titre : Exposé des motif d'un projet de loi tendant
à l'embrigadement des gardes-champêtres. Blois, in-8 a , 1857.
  (2) Voir la relation de la cérémonie, dans le Courrier du Bas-Rhin et
L'Alsacien du 28 août 1857.