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                    ET DU PRINCIPE VITAL.                  27

 rieur aux organes, et en conséquence immatériel, comment
 craindre de confondre l'âme avec le corps en lui attribuant
 des fonctions qui ne peuvent appartenir au corps et aux
 organes ?
    L'âme se confond-elle donc avec le corps parce qu'elle
 agit sur les muscles qui sont les organes du mouvement
 volontaire ? Si l'éme ne perd pas sa spiritualité en agissant
 sur les organes de mouvement, pourquoi la perdrait-elle en
 agissant sur les organes de la nutrition ?
   Nous ne croyons pas mériter davantage le reproche de
 confondre la psychologie avec la physiologie. Pas plus qu'on
 ne transporte dans la psychologie l'étude des organes du
 mouvement, en reconnaissant à la volonté la puissance de
 mouvoir le corps, pas plus qu'on y transporte l'étude des
fonctions vitales, en plaçant leur principe dans l'âme elle-
même. 11 est vrai que nous avons cru découvrir dans la
conscience des traces de l'énergie vitale , mais assurément
nous n'avons pas prétendu y découvrir des lumières sur la
structure des organes, et nous n'avons pas donné au phy-
siologiste le ridicule conseil de jeter son scapel, pour se
replier sur lui-même et descendre dans les profondeurs de
la conscience. La dualité des procédés par lesquels nous
atteignons ces deux ordres de phénomènes et non la dualité
des principes de la pensée el de la vie , voila, de l'aveu
même de M. Jouffroy, le vrai et l'inébranlable fondement
de la légitimité de la distinction de la physiologie et de la
psychologie.
   Mais j'entends invoquer contre nous la dignité compro-
mise de l'âme raisonnable. Lui attribuer des fonctions
communes avec l'âme des brutes, n'est-ce pas la faire déchoir
a leur niveau ? Quoi ! la digestion, la sécrétion de la bile,
ou des fonctions plus viles encore s'allieraient aux plus
hautes opérations de la pensée ! Voilà ce qu'on répète sur