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                   ET DU PRINCIPE VITAL.                   17

 déjà une âme y fût pour présider aux origines, a l'arrange-
ment et a la conservation du corps. Non seulement le moi
ne se manifeste pas tout d'abord, et n'apparaît qu'à une
époque ultérieure du développement de notre être , mais
après avoir apparu il peut disparaître, il est sujet a des dé-
faillances de plus ou moins longue durée, comme il arrive
pendant certains états d'epilepsie et de léthargie, ou même
pendant un sommeil profond ; que si on veut faire du moi,
avec Barthès et M. Jouffroy, un être a part et non un déve-
loppement de cette âme unique qui, d'abord, n'agit qu'ins-
tinctivement comme force organisatrice et vitale, dans quel
abîme de difficultés ne se jette-t-on pas ? Il faut qu'on dise
quand et comment cette seconde âme est venue s'adjoindre
à la première , à quel jour après la conception ou la nais-
sance. Est-ce le quarantième, comme avaient imaginé de le
dire certains philosophes scholastiques, est-ce plus tôt, est-
ce plus tard ? Ce n'est pas tout, on se condamne à nous dire
encore, et la difficulté n'est pas moindre, ce que cette âme
devient et où elle va pendant les défaillances de la cons-
cience. Selon M. Lordat, dès l'origine le moi existait, mais
à l'état latent. Comment le célèbre professeur de Montpellier
n'a-t-il pas vu que ce moi latent, auquel, faute d'une réponse
meilleure, il est obligé de recourir, est en une manifeste
contradiction avec le principe même du double dynamisme,
c'est-a-dire l'identité prétendue de l'âme et du moi ? Que
devient en "effet cette identité, si on accorde que l'âme pen-
sante peut exister à l'état latent ? L'âme pensante à l'état
latent, n'est-ce pas l'âme sans le moi ? Qu'on médite ce qui
distingue cette âme pensante a l'état latent de cette âme
unique, qui, selons nous, débute par l'exercice de la puis-
sance vitale , mais déjà contient en elle virtuellement la
puissance raisonnable que plus tard, elle doit exercer simul-
tanément avec la première. N'est-il donc pas plus raisonna-