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la vie. Prouvons donc que cet obstacle n'est rien moins
qu'insurmontable, soit en faisant voir que l'âme n'est nulle-
ment identique au moi, soit en établissant qu'il se passe
dans l'âme une foule de choses inaperçues, quoique très-
réelles, soit enfin en osant contester cette ignorance abso-
lue de la conscience que sans cesse on oppose a l'animisme.

                                  III.

    La confusion de l'âme avec le moi, telle est, à ce qu'il
nous semble, la source d'où dérive le double dynamisme.
Si l'âme, est en effet identique au moi, si la conscience est
son essence même, il est clair que tout ce dont elle n'a pas
conscience ne saurait lui appartenir. Nous convenons que
sans la conscience, l'âme serait pour elle-même comme si
elle n'était pas. Mais si la conscience est la manifestation à
nous-mêmes de notre propre existence, elle n'est pas cette
existence elle-même, elle n'en est pas la mesure, le commen-
cement et la fin. Comme la mémoire découvre, mais ne
constitue pas notre identité, de même la conscience ne fait
que découvrir, mais ne constitue pas l'existence de notre
âme. Autre chose est se créer, autre chose est se connaître.
C'est le moi, ce n'est pas l'âme qui commence et, qui finit
avec la conscience. La conscience est un état, un degré,
une perfection de l'âme, ce n'est pas l'âme elle-même (1).
   L'âme a existé d'abord sans la conscience, l'âme, après en
avoir joui, peut la perdre, au moins momentanément, sans
cesser d'exister. Assurément le moi n'était pas encore dans
l'embryon, dans le fœtus, dans les premiers développements
de l'être humain ; si le moi n'y était pas, il fallait bien que

   (I) Voir dans le dictionnaire des sciences philosophiques l'article re
uiarquablf de M. Franck, sur l'Ami-.