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446 MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY. pire romain s'écroule, les Barbares se partagent la Gaule* puis, les grands et les petits souverains du moyen âge mor- cellent ses provinces, se les partagent, sans modifier cet état de choses. C'e,st que les divisions et les partages étaient faits suivanl les évêchés et non suivant les barrières naturelles. Le traité de 1601, en amoindrissant le duché de Savoie, sé- para ces provinces, si longtemps réunies, et les soumit à des lois et à des nationalités différentes. Mais ce traité n'a pas complètement brisé les liens d'une ancienne consanguinité ; si le Rhône est devenu une limite internationale , les habi- tants des deux rives ont toujours entretenu des rapports bien- veillants, résultant de leur commune origine. Il est probable que le Bugey doit son nom aux Bour- guignons. Ce nom paraît dérivé de la langue germanique. Vachter, dans son GlossariumGermanicum, donne l'ancienne racine tudesque de bug dans le sens de courbure, ligne si- nueuse, beugen, flectere, sinuare. Le grand circuit du Rhône, qui trace les contours de la péninsule Bugésienne, lui a valu peut-être cette dénomination. Quelques provinces tiennent, en effet, leurs noms d'une particularité topographique, de la nature du sol, de ses accidents , de sa configuration. Sans aller chercher des exemples éloignés, j'en trouve dans des pays contigus au Bugey. Ainsi la Valbonne, vallisbona, sur les bords du Rhône, entre l'Ain et Lyon. La Dombes me pa- raît avoir reçu son nom de ces monticules ou tutnuli, ap- pelés poipes dans cette province, et dont les racines celtiques seraient duns, bey (1), duni pacis, monticules de paix. Isolés sur les plateaux de la Dombes, ces tumuli, évidemment, ont été formés de la main des hommes avec des terres amonce- lées. Dans toute la Celtique, des lumuli ou duns bey sembla- (i) Voir le livre de M. de Cambry sur les monuments celtiques, et le ijlos- sarinm à la suite.