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                   LES DEUX DESHOULIÈRES A LYON.                            299
que c'est avec une grande différence de talent que les deux
écrivains ont développé la même idée.
   Pendant son séjour dans le Forez et dans le Dauphiné,
   Å“e
M Deshoulières ne laissa pas sa plume oisive. C'est près
des bords du Lignon qu'elle composa son Epître à M. Mas-
caron, évéque de Tulle, et ce fut en relisant l'Astrée sur les
lieux célébrés par l'auteur qu'elle y trouva le sujet de sa tra-
gédie de Genseric. Déjà, et depuis 1658, elle avait publié
dans différents recueils, entr'autres dans le Mercure galant
de Vizé, un certain nombre de pièces qui lui avaient acquis
un commencement de eélébrité. En ce temps-là , un des
plus renommés parmi les beaux esprits du second ordre, René
le Pays habitait Grenoble ; une Chanson de Mme Deshouliè-
res nous apprend qu'il se montrait assidu auprès de la jeune
Thérèse qui était venue rejoindre sa mère au château de La
Charce(l):

                  Le Pays, ne vous jouez pas
                    A la jeune Thérèse ;
                  Qui voit de trop près ses appas
                    En dort moins à son aise :
                  Ses yeux sijdoux et si brillants
                    Ont déjà tué plus de gens
                       Que Jean de Vert.

   En 1673 , Mmc Deshoulières fit une promenade à Vau-
cluse et y chanta dans une Épitre adressée à M\'° de La Charce,
                  •
    (1) Thérèse Deshoulières, qui comptait alors environ douze ans, n'avait
pas encore été baptisée ; elle ne le fui qu'en 1685. Il ne faut pas oublier, dit
M. de Sainte-Beuve, que cette année 1685 était celle de la conversion des
Protestants. Mme Deshoulières qui, jusqu'à cette époque, s'était fait la répu-
tation d'un esprit fort, adressa à Louis XIV, une Apologie en vers de la révo-
cation de l'édit de Nantes. Voyez les Portraits de femmes, p. 337; Port-Royal,
tome S, p. 251; Bayle, OEuv. div„ tome 3, p. 645, et son Dict., art. HÉNAOLT,
OVIOE, PLOTIN, etc.