Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                 1 55

ordonné une prise d'armes générale pour le 24 mai. Com-
ment renoncer aux espérances qu'elle caressait depuis si long-
temps avec tant de ferveur! Comment abandonner sans coup
férir cette terre classique de l'héroïsme monarchique ? L'in-
surrection prescrite fut seulement différée. L'histoire redira les
résultats de cette courte campagne, conduite sous l'impres-
sion d'un découragement presque général, mais dont les bril-
lants faits d'armes deVieille-Vigne, de Biaillé, du Chêne, de la
Pénissière, suffiront pour perpétuer le souvenir. Les Vendéens
furent vaincus, massacrés ou dispersés, et la duchesse vint
abriter audacieusement dans les murs de Nantes une existence
de plus en plus menacée. De sa retraite, elle écrivit à sa
tante, la reine des Français, une lettre pleine d'onction et de
dignité pour lui recommander les Vendéens tombés au pou-
voir du gouvernement. Cette lettre fut rendue à l'officier qui
s'en était chargé : la reine avait refusé de la recevoir ; la po-
litique étouffait la voix du sang, et les nobles inspirations de
l'exil s'étaient perdues sans écho au pied du trône! Quel-
ques mois plus tard, M. Berryer fut traduit devant la cour
d'assises de Blois, et triomphalement acquitté. Les passagers
du Carlo-Alberto trouvèrent également grâce devant un jury
royaliste.
    L'insurrection de l'ouest était à peine étouffée, que le gou-
vernement dut se préparer à de nouveaux combats. Un des ora-
teurs des plus véhéments delà gauche parlementaire, le géné-
ral Lamarque venait de mourir. Ses obsèques, fixées au 5 juin,
développèrent dans la capitale le mouvement le plus grave qui
y eût éclaté depuis les journées de juillet. Le parti démocra-
tique, vivement impressionné par la publication récente du
Compte-Rendu de l'opposition, s'y trouvait représenté par de
nombreux délégués des sociétés secrètes. La vue d'un bon-
net phrygien, que La Fayette repoussa avec horreur, dé-
termina l'explosion. En un instant, Paris fut en feu. Réso-