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170 MONOGRAPHIE H1STOKIQCE mêlés entre les seigneurs, et qu'au lieu d'être réglés par une justice souveraine, ces démêlés sont mus par l'épée ou ap- paisés par des médiateurs, tant que notre province est assu- jétie à plusieurs suzerains, celte anarchie , bien qu'affaiblie, sévit encore. Le Bugey est une agglomération de fiefs mouvants des sires de Thoire , des comtes de Savoie et des dauphins de Viennois. Enclavés dans ces petits Etats , les évoques de Bel- ley conservent leur indépendance , le prieur de Nantua et l'abbé d'Ambronay ont recours à des protections ou sont contraints à des assujétissements. D'après les documents de celte période , nous essayons de reproduire dans un seul cadre et par ordre de suzeraineté ces fiefs et les faits qui se rattachent à leur possession. De leurs donjons, quelques débris marquent à peine la place où s'élevaient leurs tours orgueilleuses, là , toutefois, où d'au- tres châteaux n'ont pas été reconstruits par la suite. Ces ruines d'une fière domination , en rappelant l'oppression du passé , font apprécier le temps présent ; elles recèlent l'histoire de cet âge de fer , enfouie en grande partie dans leur poussière. Autour des trois suzerains , nous grouppons leurs nobles vassaux dont les familles sont presque toutes éteintes , dont les noms, jadis illustres, sont tombés dans l'oubli avec leurs armoiries et leurs devises. Ces signes étaient une éclatante marque d'individualité chez ces guer- riers couverts de fer et dont le visage était masqué par la visière de leurs casques. Leurs noms et l'éclat de leur race étaient ainsi peints sur leurs écus et leurs pannetons. Ces signes appartiennent à l'histoire. Lorsqu'on les retrouve sculptés dans les ruines des vieux manoirs, ils signalent les anciens maîtres d'une contrée , et servent à distinguer les familles puissantes qui figurent dans les anciennes chro- niques de la province.