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418 C'est ainsi que vers toi mon âme s'évapore, Vers toi, qui d'un regard sais rallumer l'aurore, Sais déployer l'azur sous tes doigts tout puissants ï Mon esprit agité sort du torrent du monde, Et vers toi, mon beau ciel, s'élève avec cette onde En nuage d'encens. Oh ! que l'homme est petit prés de ces rocs énormes ! Oh ! que grand est le Dieu, qui, sur leurs fronts informes Mit d'éternels frimats comme un bandeau de rois ! Que débile est le bruit des gloires de la terre, Quand l'avalanche immense, enceinte du tonnerre, Lève sa grande voix ! La voici! la voici! le mont crie et s'écroule : C'est un fleuve de neige et de rocher qui roule. Entendez-vous ces rocs sur ces rocs bondissant ? Entendez-vous ces monts qui mugissent, qui grondent, Ce torrent qui rugit, ces échos qui répondent : C'est l'hymne au Dieu puissant. Et le petit berger, tremblant dans la vallée, Voit tomber â ses pieds la montagne écroulée : Il n'ose respirer, il se serre de peur.... Enfin, il n'entend plus le bruit de la tempête; II regarde, il se lève, et le chant qu'il répète C'est l'hymne au Dieu sauveur.