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Je ressemble à l'algue des mers,
Une vague en mourant la dépose au rivage,
Une autre la reporte au sein desflotsamers.
De Loy, qui aurait pu tirer meilleur parti de ce voyage,
en revint sans fortune; il serait mieux dédire sans argent.
Car, comme savant et comme poète, sa fortune intellec-
tuelle s'était puissamment accrue. Il avait triplé le do-
maine de ses connaissances par ses éludes, ses observa-
tions nombreuses, ses impressions de voyages, toutes ses
inspirations si riches, si variées, recueillies au grandspec-
tacle d'une nature vierge, sous le ciel d'un monde primi-
tif; sous ce ciel, d'après lui,
Où tout n'est que parfum, lumière et poésie.
Après quelques jours passés au sein de sa famille, d'où
le rejeta bientôt encore de par le monde le regret de ne
pouvoir assurer à sa chère Clarice et à ses deux enfants
une position digne d'eux, il se rendit à Paris, dans ce
Paris où, pour vivre, il faut, d'ordinaire, n'avoir besoin
de personne, et où, par malheur, régnaient encore à cette
époque deux monopoles odieux : le monopole des em-
plois publics et le monopole des succès littéraires ; le pre-
mier concentré dans les mains des directeurs de Saint-
Acheul, et le second, dans celle de la presse parisienne.
Le mérite scientifique de De Loy était de nature à leur
faire ombrage. Aussi eut-il de mauvais jours ! Peut-être
aurait-il pu conjurer la malignité de telles circonstances ;
mais il avait aussi à conjurer celle de son étoile qui lui
rendait, depuis le malheur de ses affaires, tout assujétis-
sement impossible !
Ce fut alors que, dans l'espoir de dompter cette dispo-
sition toujours croissante, sa famille pensa que quelques
mois de captivité deviendraient à ce mal un remède efficace.
11 avait des lettres de change en circulation, on songea Ã
Sainte-Pélagie.... En 1818, sur 151 détenus dans cette
prison, on comptait 99 gentilshommes ou prétendus tels;