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 lui et la plupart d'entre nous ces relations d'amitié qui ne
 devaient finir que trente ans après par son trépas préma-
 turé. C'est là que, nous aussi, nous avons pu apprécier les
 qualités de son cœur et les grâces de son esprit ; mais
 déjà même nous pouvions voir par l'impression qu'il
 éprouvait à l'aspect des souffrances humaines, par les
 soins qu'il prenait pour les soulager, par ses regrets sou-
 vent répétés sur l'inpuissance de l'art, combien il en coû-
 terait un jour à son ame sensible pour persévérer dans
 une profession qui, à côté de succès honorables et flat-
"teurs, attriste et refroidit quelquefois le zèle le plus ar-
 dent par plus d'un genre de déception.
    Après avoir appris, théoriquement et par une pra-
tique longue et laborieuse, les éléments de l'art de guérir;
après s'être fortifié dans la connaissance profonde de l'a-
natomie, de la physiologie et de la chirurgie, bases so-
lides et indispensables de la médecine, Pichard alla de-
mander à l'école de Paris le complément de ses études
 médicales; il consacra plusieurs années encore à ce travail
 consciencieux ; brillant dans les examens qu'il eut à subir,
 il couronna ses épreuves par une thèse remarquable qu'il
 soutint le 3i août 1811, et qui lui valut le titre de doc-
 teur en médecine. Cette thèse est intitulée : Essai sur les
 phénomènes de la puberté considérés dans l'un et dans
 l'autre sexe, in-4°, 5a pages.
    Sous ce titre modeste, notre confrère donne l'histoire
 complète de cette intéressante époque de la vie. Ce sujet,
 si délicat à traiter, prêtait au développement des connais-
 sances les plus variées. Anatomlste exact, physiologiste
 profond, moraliste sévère, Pichard sut réunir dans cet
 ouvrage, à la justesse et à la profondeur de la pensée,
  l'élégance et l'harmonie du style. Le médecin y trouve,
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