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n'oublia rien pour prendre des éclaircissements etdes lumières
sur cette affaire. M. le Prévôt des marchands entendit plusieurs
plaignants des mauvais traitements qu'ils avaient reçus à la
p o r t e ; tout s'élevait contre Thomas Michel, sergent, sur-
nommé Belair^ qui commandait ce jour-là cette p o r t e , en
l'absence des officiers , ce qui donna lieu d'envoyer un exprès
au sieur auditeur du camp pour en venir informer; mais
comme les plaintes augmentèrent, que le peuple demandait
justice , qu'on ne pouvait la lui donner assez prompte , et que
l'on craignait que Belair ne prît la fuite, il fut résolu que l'on
renverrait cette affaire à la justice ordinaire, sans consé-
quence pour la juridiction militaire, atlendu l'absence de l'au-
diteur de c a m p , et que le cas était d'une nature presque indi-
gne d'être portée au conseil de g u e r r e , q u o i q u e , par la qua-
lité de l'accusé et de ses fonctions, il fût entièrement de sa
compétance. M. le Prévôt des marchands rendit son ordon-
nance le treize du m ê m e mois d'octobre ; il fit garder à vue
le sergent pendant toute la j o u r n é e , et le fit arrêter ensuite
par le Major, entre onze heures et minuit, pour éviter un
nouveau désordre que le ressentiment du peuple justement
irrité aurait pu produire. Belair fut le seul a r r ê t é , parce qu'il
devait répondre de tout ce qui s'était passé dans son corps-
de-garde et de la mauvaise conduite des concussions , et des
vexations des soldats qu'il commandait; celle ordonnance fut
remise au greffe du Présidial; ce malheureux fut conduit dans
les prisons de Roanne , son procès fut fait et parfait par les
officiers de îa justice ordinaire ; en conséquence du renvoi ci-
dessus, le cas fut déclaré présidial par le jugement de compé-
tance du dix-sept dudit mois d'octobre, et il fut condamné le
vingt-un à être rompu vif, à une amande de cinq cents livres
 au roi.,..et à au moins deux cents livres pour faire prier Dieu
pour le repos des âmes de ceux qui moururent dans celte
 triste journée ; il fut exécuté vif sur la place des Terreaux, et
 son corps fut porté sur la roue et exposé au delà du pool du
Rhône , sur le bord de ce fleuve. Ce malheureux mourut avec