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s'élevait quelquefois au nombre de 500 , ils distribuaient 4 à
6 sols à chacun d'entre eux.
  Ils accordaient 8 à 91. en argentaux femmes condamnées au
bannissement, pour leur aider à sortir du ressort du parlement.
  Un procureur aux cours de notre ville, appartenant à la
société, s'employait gratis pour les prisonniers dans les
causes où son ministère était nécessaire, et plaidait pour eux
aux audiences ordinaires , ainsi qu'à celles qui se tenaient
dans les prisons aux fêles de Pâques et de Noël. La Compagnie
contribuait de ses deniers à tous les frais.
  Un criminel était-il condamné au dernier supplice; aussitôt,
d'après la permission que les Pénitents de la Miséricorde
avaient obtenue, le 26 août 1636, de MM. delà Sénéchaussée
et siège présidial de Lyon, deux confrères se rendaient à la
prison pour y exhorter à la mort le patient et lui prodiguer
de religieuses consolations. Ne pouvant sauver le corps, ils
cherchaient du moins à sauver l'ame qui lui survit. Tous les
Pénitents, le lendemain, sous leur croix voilée d'un crêpe, et
à la lueur de leur flambeau de cire blanche, venaient attendre
le coupable à la porte de la geôle , et l'accompagnaient
processionnellement, en chantant les prières des agonissants,
jusqu'au lieu du supplice. On dit qu'ils évitaient, dans leur
route, les rues et les places où se trouvaient des églises. Si
cela est vrai, c'était, sans doute , par un reste de cette
ancienne tradition qui rendait tout criminel inviolable dès
que, en un lieu consacré, il pouvait crier : Asyle ! Après
l'exécution , les Confrères se retiraient dans leur chapelle, en
psalmodiant le Miserere et le De Profundis , à la fin desquels