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248                 BLANCHE DE CASTILLE

terminer par l'annexion au royaume d'une grande partie
de cette puissante province, et aux pages réservées à l'in-
fluence royale que Blanche étendit de plus en plus sur la
rive gauche du Rhône, grâce au mariage de Louis IX avec
Marguerite de Provence.
    Chose remarquable, chez cette femme équilibrée, les
soucis de la politique ne l'empêchèrent nullement de
s'occuper de l'éducation de ses enfants. Aux côtés d'une
telle mère, saint Louis n'apprit pas seulement à cultiver les
vertus qui firent de lui un monarque accompli, il acquit
aussi l'art difficile de conduire les hommes et de traiter les
affaires, en même temps que celui de régner avec justice.
Comment, d'ailleurs, un adolescent aussi bien doué que le
jeune roi dont une instruction fort soignée pour l'époque,
avait fait un homme peu ordinaire, n'eut-il pas été frappé
de l'énergie et de l'habileté avec lesquelles sa mère triom-
phait des difficultés multiples où le Royaume se débattait
sans trêve? Aussi, quand il atteignit sa majorité, continua-
t-il d'associer Blanche de Castille aux moindres actes de
son règne, au point même de laisser un peu dans l'ombre
sa jeune femme, Marguerite de Provence.
   La tâche du roi, était, du reste, fort simplifiée, grâce à
l'oeuvre de sa mère. La féodalité, l'anarchie rentrées dans
l'ordre ne devaient plus effectuer que de rares tentatives de
résistance. Si, d'ailleurs, les grands feudataires voyaient
dans la royauté une rivale dont ils avaient horreur, le
peuple urbain ou rural mettait en elle son espérance et son
appui. Blanche le comprit. Sa régence se passe à dissoudre
les coalitions des puissants seigneurs, déjouer leurs complots,
réduire le comte de Bretagne, annihiler les incursions des
Anglais, combattre le comte de Toulouse, mettre fin à la
guerre des Albigeois par le traité de Paris, s'appuyer ,enfin
sur le peuple qui l'aimait.