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                   BLANCHI- DE CAST1LLE                   2^9

   Comme mère, elle n'a pas été moins remarquable.
L'éducation qu'elle a su donner à Louis IX, à Robert
d'Artois, à Alphonse de Poitiers, à Isabelle est au-dessus
de tout éloge. A la majorité du roi, une fois retirée du
pouvoir, en 1236, elle resta initiée à toutes les affaires,
chargée des plus graves intérêts. « Aux yeux des Français
comme des étrangers, elle est toujours la reine de France
et ce n'est que justice puisque bientôt elle va reprendre le
gouvernement de ce royaume dont elle a sauvegardé la
grandeur et l'indépendance. »
   Investie virtuellement d'une seconde régence après le
départ de Saint-Louis pour la Terre-Sainte, en 1248,
départ auquel elle s'était opposée à cause des dangers
qu'elle redoutait avec raison pour son fils, elle lui envoie
les renforts et les secours d'argent dont il a besoin ; puis
elle assure au comte de Poitiers la succession de Toulouse.
La nouvelle de la mort du courageux Robert d'Artois, sur-
venue près du Caire, le 8 février 1250, puis celle de la
captivité de Louis IX, tombé entre les mains des Sarrazins,
le 6 avril de la même année, n'abattirent pas son courage.
Cette grande âme lutta jusqu'à la fin de sa vie (26 novem-
bre 1252) pour le triomphe du royaume.
   Quant aux calomnies répandues sur elle, il importe de
n'y prêter aucune attention. Ses prétendues amours avec le
comte Thibaud de Champagne sont de pures inventions
formulées par les Anglais et Pierre de Bretagne, ses mortels
ennemis, qui ne purent lui pardonner d'avoir attaché à sa
fortune un aussi redoutable seigneur que le « comte chan-
sonnier ».
   Fort soumise à l'autorité de l'Eglise, tout en ne lui sacri-
fiant jamais la dignité de son pouvoir, elle sut, quand besoin
était, lui prêter assistance et secours. Le pape Innocent IV,