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242 LE CHATEAU DE LA PIERRE lettre datée de 1746 : Je serai toujours charmé de contribuer à son avancement, et je vous prie d'être persuadé que je ne manque- rai pas une occasion de faire valoir à cet effet auprès de Sa Majesté votre zèle pour son service et la perte que vous avez faite dans la personne de M. votre père, par la cruauté des Hugue- nots (15). « Nous ne suivrons point le jeune capitaine dans les diverses campagnes auxquelles il prit part ; nous dirons seule- ment qu'il était à Rosbachet à Crevelt, et que, dans le cours d'une seule année, il perdit vingt-deux chevaux tués dans des combats. Il avait débuté par tenir garnison à Coutras et à Libourne. En 1761, sa compagnie ayant été réformée, le prince de Soubise, qui le protégeait tout particulièrement lui obtint un autre emploi dans lequel il eut l'occasion de se distinguer et de gagner la croix de Saint-Louis. Cette décoration lui fut accordée en 1768, c'est-à -dire peu de jours avant sa mort ; car Bernardin de Vocance précéda d'une année son père dans la tombe. Il avait quarante-cinq ans et ne laissa pas de postérité. « Son père, Scipion de Vocance, mourut d'une fièvre maligne, à l'âge de 76 ans, chez sa fille, Mme Denis de Marquet née Suzanne de Vocance, et fut enterré à Valence. « Claude-Bernardin de Vocance avait épousé, le 30 juillet (15) Claude de Vocance, aïeul de Claude-Bernardin, seigneur de La Tour, colonel d'un régiment de bourgeoisie el capitaine d'une des Compagnies franches formées dans le Vivarais, avait contribué puissam- ment par son énergie à réprimer les soulèvements des protestants dans les Boutières. Il fut assassiné par ses ennemis dans une embuscade le 13 mai 1709, alors qu'il revenait paisiblement de la foire de Mezilhac. Sa femme, Marie de Ginestoux. de La Tourrette, devint folle de déses- poir à la vue de son cadavre sanglant et mourut quelques années plus tard, sans avoir recouvré la raison.