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                              BIBLIOGRAPHIE                                      4st


     LA CAISSIÈRE, par ERNEST DAUDET. — Paris, Dentu 1883. 1vol. in 8 Jésus.
       Prix : 3 fr.

  La Caissière,roman nouveau de M. Ernest Daudet ne peut manquer d'intéresser
vivement Lyonnaises et Lyonnais. Il a, en effet, pour nous un attrait tout parti-
culier : c'est dans les murs de notre grande et industrieuse cité que l'action
se déroule. On y trouvera donc dépeints avec une scrupuleuse exactitude des
aspects, des points de vue différents de notre ville : les quais, la Croix-Rousse, les
arches en bois du Pont Morand, et nos inévitables brouillards auxquels
M. Daudet qui a jadis, on le sait, en compagnie de son frère, habité Lyon,
paraît avoir gardé quelque rancune. Ajoutez de fraîches et gracieuses descriptions
de la campagne environnante, des bords enchanteurs de la Saône, de Neuville,
où se passe une partie des événements qui font la matière du livre.
   Outre ce côté du roman qui a pour nous un charme tout spécial, on en goûtera
fort aussi le sujet et le style. L'histoire est simple et touchante; elle est écrite
avec un réalisme sobre, modéré, qui ne fatigue ni n'éblouit.
   En somme, nous croyons ce livre appelé à un succès de bon aloi que nous lu
souhaitons sincèrement.                                          CH. LAVENIR.



      LE DERNIER DES NAPOLÉON. — Paris, Marpon et Flammarion. Seconde
       édition. 1 vol. Prix : 3 fr. 50.

   Il est malaisé dans un recueil qui, comme la lïevue Lyonnaise, a pour règle
d'éviter absolument le terrain politique, de critiquer un ouvrage de ce genre.
Comment analyser ce pamphlet, assez remarquable d'ailleurs contre l'Empire
sans manquer à cette règle de prudence et comment dire toute sa pensée sans
risquer de mécontenter plus d'un parmi les lecteurs? Aussi tenons-nous à dé-
clarer que l'appréciation que nous en faisons nous est absolument personnelle et
n'engage en aucune façon la manière de voir de la direction. Le Dernier des
Napoléon a pour auteur, parait-il, un diplomate des plus connus. Sans essayer
de soulever le masque de l'anonyme sous lequel il s'est dissimulé, et en nous en
tenant uniquement à son œuvre, nous dirons que son réel talent n'a pu voiler
suffisamment l'acharnement, le parti pris qu'il a mis à dénigrer l'empereur
Napoléon. Nous avons prononcé plus haut le mot de pamphlet, et nous le main-
tenons. La partie politique de ce livre nous paraît plus sérieuse, la critique à
 certains égards (nous faisons pour bien d'autres les plus amples réserves) mieux
justifiée quand le diplomate inconnu s'attaque à quelques fautes politiques du
 second empire,que les pages consacrées aux anecdotes d'antichambre eolligées un
 peu partout, et que l'auteur eût mieux fait de laisser de côté. Les adversaires de
 la dynastie chère à l'auteur du Dernier des Napoléon ne vont pas, quand ils ont
 un peu de conscience, puiser leurs arguments contre elle dans le dictionnaire si
 riche qui s'appelle le Recueil de Maurepas ou dans les infâmes libelles avec
 lesquels le duc d'Orléans traîna si honteusement dans la fange la reine Marie-5
 Antoinette.
   Dans sa haine contre la Révolution, et tout ce qui eu découle, l'auteur s'attaque
 à toutes les institutions, à tous les aCtes^ à toute? les tendances démocratiques de
         MAI 1883. — T. V.                                                 32