page suivante »
MANUSCRITS DU TRÉSOR DE L'ÉGLISE DE LYON 335
De tous mes biens de toutte ma puissance
Et de mes sens jusques a lextremite
Combien que myeulx vous ayez mérite
Rendre vous veulx entière obéissance
Langhac
En voici peut-être un peu long sur un manuscrit qui, en défi-
nitive, n'a rien de bien remarquable; mais il nous a paru curieux
de constater la transmission de ces heures, dépositaires des sou-
venirs d'amour de deux générations d'une illustre famille.
Un pontifical petit in-quarto, de la fin du quinzième siècle ou
des premières années du seizième, est attribué au cardinal Rollin
par une tradition que le plus simple examen vient détruire. Ce ma-
nuscrit a été exécuté pour un prélat dont nous n'avons pu retrouver
le nom, mais qui bien probablement occupait, vers 1500, l'un des
sièges épiscopaux de la province de Bourges. Nous croyons pouvoir
baser cette attribution sur l'insertion spéciale dans les litanies des
saints des noms de saint'Austremoine, de saint Martial, de saint
Flour, de saint Fronton, de saint Sernin, de saint Privât, de saint
Robert,,de saint Gilles et de saint Guillaume, tous invoqués d'une
manière particulière dans les diocèses de l'Aquitaine, et surtout
sur un passage de l'interrogatoire du prélat que l'on consacre.
Yoici ce passage : Vis beato Pelro atque sanctse eccleskv Bictu-
ricensi, mihi que ejus ministro...
Maintenant la répétition de l'invocation Santa Maria ora pi'o
nobis. au commencement de chacune des diverses catégories de
saints, semblerait indiquer d'une manière plus particulière l'église
du Puy, si dévouée au culte de Marie; ajoutons que c'est au Puy
que S. E. monseigneur le cardinal de Ronald a trouvé le pontifical
en question.
Malheureusement le blason de l'évêque qui fit exécuter le ma-
nuscrit : D!azur, au sautoir d'or, cantonné de quatre étoiles de
même, reproduit plusieurs fois dans les encadrements des pages,
posé sur une crosse et accompagné de la devise Soefisance el
Diev seroir, ne peut être attribué à aucun des prélats qui ont
occupé le siège du Puy de 1465 à 1550.
Quoi qu'il en soit, le pontifical est curieux et enrichi de minia-
tures bien peintes et d'ornements très élégants. Il est à remarquer
AVRIL 1883. — T. V. 22