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326 LA REVUE LYONNAISE
Le plus important de ces manuscrits est orné de beaucoup de
vignettes, d'un travail assez médiocre, représentant le pape et les
évêques dans l'exercice des diverses fonctions que règle le texte
correspondant. On y trouve aussi, comme dans la Pratique judi-
ciaire de Jacques de Damhoudère, les représentations des crimes
prévus dans le volume et de leur punition.
Ces miniatures, disons-le encore, sont grossières, mais elles nous
paraissent intéressantes. Les marges du manuscrit offrent, en outre,
des initiales en couleur et un grand nombre de ces caricatures, de
ces hommes et de ces animaux hybrides, fruit de l'imagination
capricieuse et quelquefois assez légère des miniaturistes du qua-
torzième siècle.
Nous croyons ce manuscrit italien, malgré la forme toute fran-
çaise du nom Guillermus Boudreulle qui se lit, en grosses capi-
tales gothiques ornées, sur le premier feuillet, accompagné d'un
ècu d'azur, au lion lèopardé de gueules, posé sur des rochers
d'argent. L'autre manuscrit est intitulé Joannis Andrée de Dé-
créta. Il est, pour les matières dont il traite et pour son exécution,
assez semblable au premier, mais il est moins orné.
Un antiphonaire italien, grand in-folio à longues lignes, est dé-
coré de neuf miniatures encadrées et de cinquante-deux lettres
ornées. Les peintures, d'une exécution fort médiocre, ne présentent
pas le même intérêt que celles des manuscrits français, où l'on
trouve généralement des détails curieux pour les usages liturgiques
et pour l'iconographie des saints. La reliure, en peau de truie
gauffrée et garnie d'ornements en cuivre, est du temps.
Notre Trésor possède encore deux missels de la même période :
l'un, fort simple, était à l'usage de l'Église de Lyon ; l'autre, grand
in-folio à longues lignes, est enrichi de lettres ornées, de den-
telles encadrant les pages et de trente miniatures représentant,
sur des fonds échiquetés, des scènes de la vie de Notre-Seigneur,
de la Sainte Vierge et des saints. Ces peintures sont assez soignées.
On y voit uu saint Louis, en costume royal, avec des cheveux
blancs et une longue barbe de la même couleur.
Les manuscrits des quinzième et seizième siècles, eu bien
plus grand nombre, sont les plus remarquables de la collection
au point de vue de l'art.