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270                  LA REVUE LYONNAISE
payer une indemnité aux parents du défunt. Il arriva uu jour à un
 Européen de traiter l'enfant d'une négresse, à laquelle il demanda
 de l'eau pour se laver les mains après l'opération ; la femme n'eut
 pas honte de réclamer le prix de cette eau, bien loin de songer à
 témoigner de la reconnaissance à son bienfaiteur.
    Sur un terrain aussi mal préparé, la bonne semence ne pouvait
germer facilement. Les Pères le comprirent, et, sans chercher à
 détruire de prime abord les superstitions enracinées chez ce
peuple, ils s'efforcèrent avant tout d'élever leurs sentiments
moraux. Ils rachetèrent des esclaves et les établirent sur leur
 concession dans des cabanes, s'engageant à pourvoir à tous leurs
besoins et même à leur concéder des terrains faciles à cultiver.
Ils ne réclamaient d'eux autre chose qu'un peu de travail et une
conduite honnête. Mais ces natures incultes ne purent se faire à
 cette vie extraordinaire pour elles; au bout de quelque temps, tous
les nègres étaient retournés à la vie sauvage, en dérobant à la
 mission ce qu'ils avaient trouvé sous leur main. Il fallut recourir
 à d'autres moyens pour inculquer à cette race les idées civilisa-
 trices. Les missionnaires résolurent de racheter des enfants, afin
 de les élever, et d'avoir par eux de l'influence sur les indigènes.
Ce procédé a- mieux réussi ; la mission de Landana, en 1880,
comptait dans son école cent vingt- enfants qui partageaient leur
temps entre l'étude et les travaux agricoles. Tous ces enfants
parlaient français, et plusieurs d'entre eux possédaient même les
connaissances qui sont l'objet de notre instruction primaire. « Il
est intéressant, disait'M. de Rouvre, de voir ces bambins servir
ou chanter à la messe le dimanche, ou encore manœuvrer pour
ensemencer un champ d'arachides. Avec eux, la mission a pu
planter l'an dernier (c'est-à-dire en 1879), trente mille pieds de
manioc »
    Après avoir parlé des habitants du Congo, je dois donner quel-
ques détails sur les productions de cette contrée. 11 serait difficile
delà décrire au point de vue géologique : M. de Rouvre dit seu-
lement qu'elle paraît appartenir au système cambrien. Il ajoute que
l'on rencontre, en affleurements, des mines de carbonate, de
cuivre et de malachite en très beaux rognons : lui-même y a trouvé
de superbes échantillons de pyrites et d'oligistes. La flore n'est