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     Il y avait encore le Parisien Pierre Eskreich, venu un peu après, plus
connu sous le nom français de Cruche ou Vase : il demeurait et travaillait
tour à tour à Genève et à Lyon, et il se disait, en 1573, « painctre et bour-
deur de Monseigneur de Mandelot ». Il semble que Vase fût spécialement
attaché à l'atelier de Guillaume Rouillé, pour qui il grava de nombreuses
planches ; on lui attribue, parce que plusieurs d'entre elles sont signées
P. V. [Pierre Vase] : les illustrations des Emblèmes d'Alciat et des Heures de
la Vierge (1548), celles des Trois premiers livres de la Métamorphose d'Ovide,
traduictz par Barthélémy Aneau et Clément Marot, et d'un Roland furieux
(1550), les 269 vignettes de la Bible de Rouillé (1562), les images du Deca-
meron de Boccace (1551) et peut-être aussi certaines planches de YEpitome
de la Corographie d'Europe, d'Arnoullet. On pourrait, à l'aide du tome IX
de la Bibliographie de Baudrier, consacré à Rouillé, allonger démesurément
cette liste.
     Il y avait Claude Clérambault, beau-frère de Temporal, et qui pourrait
bien, pense Baudrier, avoir gravé le portrait de Jean Brèche qui orne les
Commentaires de cet auteur, publiés par Temporal en 1556 (Arch. notar.
Lyon, Min. Lyonnet, 18 décembre 1555).
      Il y avait Pierre Woeiriot, de Nancy, graveur sur cuivre et dessinateur
remarquable, à qui sont dues de très nombreuses pièces, entre autres des
portraits : l'auteur (1555), Louise Labé (1555), Duaren (1556), le poète
Charles Fontaine (1557) Barthélémy Aneau (1560), Pie IV (1560) Duiffo-
prougcar le luthier (1562), d'Agoult de Sault (1564), le Maréchal de Scé-
peaux, duc de Vieilleville (1564). Woeriot a pratiqué la gravure sur cuivre à
un moment où ce procédé était fort peu connu ; le Pinax iconicus antiquorum
ac variorum in sepulturis rituum ex Lilio Gregorio excerpta, édité par
Baudin en 1556, contient dix planches gravées sur cuivre, dont trois notam-
ment intéressent notre ville ; ce sont des compositions représentant des
sacrifices humains et dont les fonds figurent des vues de Lyon. Du même
procédé relèvent les vignettes gravées par Woeiriot pour : Libro d'Annella
d'Orefici (Rouillé, 1561) ; Emblèmes ou Devises chrestiennes, de Georgette de
Montenay (Marcorelle, 1571).