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                     LE COLONEL COMBES                           329

   Mais, aujourd'hui, ce monument ne sera plus le seul à
perpétuer un si digne souvenir. Il a fallu des circonstances
graves, des révélations se rapportant à des événements d'ac-
tualité pour donner mémoire du passé à ce peuple qui,
le disait quelque part M. Félix Duquesnel, oublie si vite ses
célébrités. C'est ainsi que le village même où séjourna le
grand Balzac ne se souvient plus de son illustration.
   — Monsieur, demandait un jour quelqu'un, ne connai-
triez-vous pas la maison où demeurait M. De Balzac.
   — Non, répondit l'interwiévé, je ne connais personne
de ce nom dans la commune.
   La France a, sans doute, trop de grands hommes poul-
ies oublier si vite.
   Telle est la seule cause que Ton peut trouver, non pas à
ce mépris comme le pourraient dire certains étrangers,— car
la France sait perpétuer les traits de ses fils illustres, — mais
à cette indifférence.
    Le profil du colonel vivra sur la brèche de Constantine.
En effet, M. Alcide Treille, sénateur de ce département,
écrivait le 5 août 1898, dans un journal du matin (1), une
lettre adressée à M. Judet, suivie de commentaires que
d'ailleurs nous faisons suivre :

                                   « Paris le 2S Juillet iSgS.


        « Monsieur le Rédacteur en chef,

    « Dès la publication des articles dans lesquels vous avez,
si à propos et d'une manière si nécessaire, publié les lettres
du colonel Combes, j'ai tenu à me faire, auprès de vous


  (1) La Libre Parole, journal d'Edouard Drumont.