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                    DK NOTRE HISTOIRE MILITAIRE           307
retranché non investis, et supportant toutes les souffrances
 d'un hiver rigoureux, presque sans bois et sans le nombre
suffisant de tentes! (1). » En 1859, Canrobert, partant
pour l'Italie, doit passer par Lyon et prie Castellane « de
lui permettre de se réjouir- de l'occasion qui va lui être
offerte de lui renouveler l'expression de son respectueux
attachement (2) ». Plus tard, à l'âge de 85 ans, voici le
portrait qu'il faisait de Castellane devant M. Germain Bapst
et qu'a publié la Revue des deux Mondes du 15 mai 1898 : « Il
était surtout connu comme un des généraux les plus inflexi-
bles sur les questions de règlement. Il secouait son monde
comme personne. On racontait (en 1830) qu'étant colonel
d'un régiment de cavalerie, sous la Restauration, il faisait
faire des manœuvres extraordinaires à ses hommes. Un jour
de forte chaleur, il leur avait fait traverser une rivière aux
eaux rapides et froides, l'Allier, je crois. Un grand nombre
de chevaux s'étaient noyés et les autres avaient attrapé des
fluxions de poitrine. Il en était résulté une perte d'une cen-
taine de chevaux pour le régiment. Le ministre de la guerre
l'avait obligé, disait-on, à les remplacer de ses deniers per-
sonnels.
   « Grand seigneur, fort original, les épaules très hautes
et carrées, le cou planté en avant, l'air dégingandé, il avait
pris l'habitude d'imiter le Grand Frédéric, auquel il ressem-
blait d'ailleurs, en s'habillant et en se coiffant comme lui,
et en ne se montrant jamais qu'en grande tenue avec un
chapeau en bataille légèrement de travers.
   « Il avait aussi la coutume de se livrer à de véritables



  (1) II p. 261.
  (2) II, p. 577.