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DE KOTRE HISTOIRE MILITAIRE 3O t « lorsque les premiers malheurs de la guerre l'avaient rendu odieux à la population et lui avaient enlevé une partie de. la confiance de l'armée; on a attendu que les circonstances et le. mérite " très réel de l'homme lui eussent ramené l'opi- nion... M. le Maréchal Souk a préparé un excellent ministre de la guerre à M. Thiers, à moins que M. Mole n'intercepte au passage M. le Maréchal Valée ( i ) . » Le Maréchal Bugeaud, duc d'Isly, si vivement dénigré par Changarnier dans sa correspondance, n'en reste pas moins le vrai fondateur de notre colonie algérienne.. Lamoricièrt (2), Bedeau, Duvivier, Cavaignac sont représen- tés avec leurs mérites et leurs défauts respectifs : les mérites, pourtant, remportent sur les défauts. Derrière cette première génération « d'Africains » s'en lève une autre, destinée à devenir célèbre sous Napoléon III. : C'est le Maréchal de Saint-Arnaud, dont Forey, dans un moment de mauvaise humeur, dit qu'il « va arriver au grade de colonel sans savoir ce que c'est qu'un batail- lon (3) », mais qui, en Kabylie, montre fort bien qu'il sait à .ravir ce que c'est qu'un régiment. Il montrera aussi en Crimée qu'il sait admirablement ce que c'est qu'une (1) I, p. 218. (2) « Le général Lamoricière, disait le Maréchal Canrobert, tel qu'il m'apparut alors (1845) e t que je l'ai connu depuis, était le vrai type de l'esprit, de la vivacité, de la légèreté gauloise: ce caractère et sa fortune rapide lui avaient attiré bien des apologistes et bien des critiques ; exalté outre mesure par les uns, déprécié de même par les autres, il n'en était pas moins un des plus remarquables produits de nos guerres d'Afrique ».— Le Maréchal Canrobert, par Germain Bapst, p. 404-5. (3) I, P- 320.