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LE COLONEL COMBES 253 — Qui t'as dit cela ? reprit l'empereur. — Mais, Sire, rien n'en fait mention dans le traité de M. de Gassendi, ni dans les ouvrages que nous étudions; d'ailleurs, les caissons d'infanterie ne sont point confec- tionnés pour recevoir des gargonsses. — Eh bien, rappelle-toi ce que je vais te dire. M. de Gassendi se trompe à cet égard ainsi que tous les auteurs. Nous faisons actuellement la guerre à coups de canon, et il est important de mettre des gargousses ( i ) partout autant que possible ; or, on peut en placer dans les caissons d'in- fanterie, il faut le faire. » Michel Combes fut d'abord nommé dans le 8e régiment de chasseurs à cheval sous les ordres du colonel Curto. Il passa à Brescia les années 1810 et 1811. Il y rêva les lauriers de Pierre du Terrail, chevalier de Bayard, bien qu'il n'eût aucune ambition en tête, mais simplement le désir d'être utile à sa patrie en la servant loyalement. Le nouvel officier partit de Brescia pour servir dans la campagne de Russie. Campé sur les bords de la Bérésina, il fut un des premiers qui exprimèrent des doutes sur la conduite du général Grouchy, de qui dépendit plus tard la défaite de Waterloo. « Le général en chef, voulant obtenir une certitude à cet égard, fit demander au colonel de Périgord un officier et cinquante hommes de bonne volonté bien montés, pour une reconnaissance dangereuse, qui devait être poussée jusqu'à Liady. « Le tour de service appartenait au lieutenant Monneret, (1) Gargousse, sac de papier, de parchemin ou de cuir où l'on enferme la décharge d'une bouche à feu.