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250 ' LE COLONEL COMBES rèche (depuis Mmc Lavollée), Carvalho et d'autres beautés célèbres venaient y faire assaut de luxe et de toilette avec la maîtresse de la maison. » Plus loin, l'histoire nous conte un trait piquant. Je me fais un devoir de le transcrire intégralement ; il s'agit de la sortie d'un de ces bals au plus fort de la Terreur. « Ce fut, je me le rappelle, en revenant d'un bal chez M. de la Forêt, que les deux voitures contenant les dan- seurs de la pension Dubois furent arrêtées par une patrouille de garde nationale. Ee commandant de cette patrouille, ivre ainsi que sa troupe, crut voir un rassemblement de conspirateurs dans ces deux voitures pleines d'enfants, et, procédant à un interrogatoire préalable, demanda à notre maître qui il était et qui nous étions. & Je suis M. Dubois, lui fut-il répondu. — Quel est votre état ? — Maître de pension, rue Plumet. — Un maître de pension ne court par les rues à des heures indues avec un rassemblement de conspirateurs contre la République. — Ces conspirateurs sont des élèves de mon institution, que je ramène d'un bal chez M. de la Forêt. — Je vous dis, citoyen, que vous faites des conspirateurs. — Je vous proteste, citoyen, que je ne fais que des élèves. » « Enfin, nous eûmes beaucoup de peine à convaincre ces ivrognes, et il nous fallut passer une inspection indivi- duelle pour leur prouver que nous n'étions pas encore d'âge à conspirer. » Le colonel Combes nous entretient ensuite du naturel de ses professeurs : M. Loiseau, petit vieillard, le véritable type de l'instituteur avec sa baguette de jonc