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             DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE                  22 5

heur l'honneur que m'a fait le ministre en me choisissant
pour aider à organiser un régiment qui doit être considéré
comme un corps d'élite. » Castellane, de son côté, écrivait
à sa fille, la marquise de Contades, le 2 juin 1859 : « Je
vois avec un profond chagrin que la mort du pauvre général
Cler est confirmée ; c'était un des officiers généraux les plus
distingués de l'armée; j'en faisais un immense cas; je lui
croyais un grand avenir. J'avais suivi toute sa carrière,
contribué beaucoup à son avancement: en le faisant nom-
mer lieutenant juste au bout de deux ans de grade de sous-'
lieutenant ; de même pour celui de capitaine, en le faisant
passer par dessus le corps de bien des gens, parce que
j'avais reconnu que c'était un officier de mérite et d'avenir,
avant le feu sacré et de bonnes idées militaires. Il avait
beaucoup de sympathies dans l'armée et il est fort regretté. »
    Changamier, Bosquet, Forey, Pélissier, Camou, de Mar-
timprey, Le Flô, de Négrier, de Wimpffen, Mellinet, Félix
Douai, professent pour Castellane la plus respectueuse
déférence. Le Maréchal Clauzel et le Maréchal Valée, des
hommes du premier Empire, comme le général Schramm,
le traitent en camarade qu'ils estiment plutôt qu'en subor-
donné. Le futur Maréchal Bugeaud lui écrit : « Vous
avez été si aimable pour moi que j'ai conçu pour vous un
attachement qui ne me permet pas la jalousie. » Le Maré-
chal Baraguay-d'Hilliers lui écrit à son tour, en 1854 :
« Après m'avoir cherché dans toute la Baltique, la bonne
lettre que vous m'avez fait l'amitié de m'écrire, pour me
féliciter du succès de l'opération d'abord et de ma nomi-
 nation de Maréchal de France, vient seulement de me par-
venir et je m'empresse de vous en remercier. » Et il réitère
 à son vieux compagnon d'armes du premier Empire l'expres-
 sion » de ses sentiment bien dévoués ».