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222 VINGT-SEPT ANNEES écrivent, de quel ton de respect, de confiance et d'affection. La manière dont on nous écrit ne témoigne pas moins éloquemment pour nous que la manière même dont nous écrivons. » Très exigeant, très dur même dans le service, Castellane s'attachait pourtant la plupart de ceux qui avaient servi sous ses ordres, soit à Perpignan, 183 3-1847, soit à Lyon, 1850- 1862, où il exerça, sous le Gouvernement de juillet et sous l'Empire, un commandement des plus importants. Il devi- nait les officiers de mérite et s'occupait de leur avenir avec le plus affectueux intérêt. Beaucoup d'entre eux, célèbres depuis, lui ont dû leur avancement, et ce n'est pas chose vulgaire que de voir chez « ce bourru » les sentiments d'une bienveillance toute paternelle pour tous ceux qui en étaient dignes. Le futur Maréchal Niel, qu'il avait connu simple capi- taine du génie à Constantine, en 1838, lui écrivait en 1849 ; « Mon général, je suis entièrement flatté du souvenir que vous voulez bien me conserver et des témoignages d'intérêt que je reçois de vous chaque fois qu'un grade m'est accordé. Puisse votreexeraple trouverbeaucoup d'imitateurs. L'armée formerait une famille militaire, si chacun savait trouver un appui dans celui qui la commande. Vos félicitations ont un grand prix pour moi, mon général; vous avez pensé à moi et vous avez voulu me le faire savoir; j'en éprouve une vive reconnaissance. » Le futur Maréchal Canrobert, qui fut, on peut le dire, l'enfant gâté de Castellane et qui le méritait si bien, lui écrit le I er septembre 1843 : « Je reçois à l'instant, avec ma nomination d'officier de la Légion d'honneur, la lettre que vous daignez m'écrire pour me féliciter de ma nouvelle promotion. Je ne sais, en vérité, mon général, comment