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LOUIS-ANTOINE-HONORÉ BEUF iér
« Mon cher Hugues. — Une intrigue ourdie ténébreuse-
« ment par la calomnie et le mensonge vous fait destituer
« de votre place d'adjoint. Une injustice aussi grande me
« touchait trop vivement pour ne pas la ressentir: j'ai
« donné ma démission. Si je ne considérais que nous, je
« dirais : nous y gagnerons du repos. Nous emporterons, j'en
« suis sûr, l'estime et les regrets des habitants de Curis.
« Mais ces braves habitants que j'ai toujours connus si
« honnêtes, si bons, si disposés à remplir leur devoirs
« comme citoyens et comme sujets du meilleur des rois,
« trouveront-ils dans nos successeurs le même empresse-
« ment à les obliger, le même désir de leur être utiles? Je
« le souhaite de tout mon cœur. Vous le savez, ils saven:
« tous combien je les porte dans mon cœur, je les regarde
« tous comme mes enfants Je sens, en les quittant,
« combien cet attachement est vif, et combien mon cœur
« est oppressé à la pensée que je ne serai plus chargé du
« soin de leur bonheur »
Louis-Antoine-Honoré Beuf, de Curis, est mort à Lyon
en 1827,11e laissant qu'une fille, Louise-Antoinette-Azélie,
mariée le 24 avril 1824, à Jérôme-Annet-Camille Meaudre
de Sugny, ancien mousquetaire du roi, ancien officier de
cavalerie, président du Conseil général de la Loire et cheva-
lier de la Légion d'honneur.
A. GRAND.
K" 3. — Septembre 189S. 12