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I38 VINGT-SEPT ANNÉES été refoulée par le colonel Morris, à onze heures et demie, la retraite de l'ennemi fut complètement décidée. A midi, le ralliement fut sonné. « M. le Maréchal trouva réservée pour lui la tente du fils du Sultan. Dix-huit drapeaux et onze pièces d'artillerie furent ramassés, ainsi que le parasol d'honneur du Sultan. Nos pertes sont très minimes, ce qui tient à ce qu'aucune charge des Marocains n'a pu venir jusqu'aux carrés, et aussi à l'absence de la majeure partie de l'infanterie. » « C'est une bonne chose, écrit M. Dussert, que l'affaire d'Isly et à laquelle il faut applaudir. Mais quand on rappelle les batailles de l'Empire et qu'on donne des duchés à propos des huit cents Marocains tués, on s'expose à faire rire à nos' dépens les Anglais qui se battent dans l'Inde et les Russes qui se battent dans le Caucase. Quant au traité de paix (Tanger, 13 septembre), c'est nne malheureuse conclu- sion : car il est à craindre que cela ne finisse absolument rien. Qu'est-ce, en effet, avec des Barbaresques, qu'une paix sans garanties et sans caution? Qui peut répondre qu'Abd-er-Rhaman tiendra sa parole, et, quand il la vou- drait tenir5 qui peut assurer qu'il le pourra? Il est vrai que ce n'est pas au Maroc, mais à l'Angleterre, que nous avons cédé. Dieu veuille qu'on n'ait pas à s'en repentir ! » Une lettre du lieutenant-colonel Forey rend compte de l'expédition de Kabylie, où il fait belle figure à côté du futur Maréchal Saint-Arnaud. L'insurrection générale de 1845-46 et les affaires des grottes du Dahra et de Sidi-Brahim donnent lieu à des cri- tiques acerbes contre le Maréchal Bugeaud. « Certes, dit M. Dussert, si quelqu'un devait être comptable de tous ces