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 I3O                 VINGT-SEPT ANNEES

 intelligente du colonel Changarnier, n'a point été complet
 cependant, et cela a tenu à deux causes prtncipales...
    « Pendant que notre charge s'exécutait, la cavalerie arabe,
 au nombre de huit cents ou mille chevaux au moins, s'était
 portée sur notre droite et nous suivit constamment au galop,
 se contentant du rôle indigne et lâche d'observation. Elle
 eût été, du reste, contenue par le colonel Gheswiller, qui
 suivait aussi au pas de course avec deux pièces de
 campagne...
    « Lorsque nos deux régiments se sont ralliés, un immense
 cri de : « Vive la France! » est parti spontanément de toutes
les bouches, puis un second de : « Vivent les chasseurs et
 le 2e léger! » Tous les sabres, les fusils, teints de sang,
étaient en l'air ; les trois drapeaux enlevés les dominaient ;
nos clairons et nos trompettes sonnaient une fanfare ; toutes
les physionomies étaient radieuses de cette profonde et
enivrante émotion de victoire qui produit tant d'exaltation.
Je vous assure, mon général, que cette scène était fort
belle et fort imposante. C'est un de ces rapides et rares
instants de bonheur plein que le soldat seul connaît et qui
l'indemnisent de tant de souffrances et de misères. »

   Voici une lettre fort intéressante du général Changarnier.
Il a appris que Castellane est chargé de l'organisation de
deux bataillons espagnols pour la légion étrangère. « Cette
importante opération, lai écrit-il le 14 août 1B39, me
fournit l'occasion de vous demander, comme un véritable
service à rendre à l'armée, qui a tant besoin d'officiers
supérieurs actifs et capables, de proposer pour le com-
mandement d'un de ces bataillons, M. le capitaine de
Mac-Manon, mon aide-de-camp. Je sais que le Prince
royal attache beaucoup d'importance au succès de cette