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                         ET D'HISTOIRE                       89


   II. — Aujourd'hui que s'accentue le retour au tradi-
tionnel chant grégorien et que, par un juste effort, on
cherche à écarter des cérémonies religieuses la musique
mondaine qui en déparait la splendeur et en profanait la
belle simplicité, c'est presque un événement ecclésiastique
que la publication de l'ouvrage de M. Chartier. Il fait
connaître tout un monde disparu de personnages compo-
sant la Maîtrise, c'est-à-dire les enfants de chœur et leurs
maîtres, les chantres, certains bénéficiers et une catégorie
particulière de chanoines plus spécialement appliqués aux
choses de la musique. Tous habitaient proche.de Notre-
Dame dans cette partie de la Cité qu'on appelait le Cloître
et dont M. Chartier a pu, en s'aidant d'un plan du xvme
siècle, rétablir la topographie.            '
   Les enfants de chœur avaient un double devoir: s'ins-
truire dans les lettres et se former au chant. C'est natu-
rellement sur ce dernier point qu'insiste l'auteur; il recher-
che les noms des professeurs de musique qui tous, jusqu'à
la révolution, étaient des ecclésiastiques, il indique leurs
œuvres, leurs tendances traditionnelles ou innovatrices. Au
chœur, avec les enfants, se rencontraient les chantres et
les bénéficiers. Dans les temps anciens les chanoines seuls
chantaient l'office, mais, par nécessité et aussi par abus,
on introduisit, plus tard, ces auxiliaires. Ceux-ci étaient
naturellement soumis au chapitre, ils avaient des règle-
ments de vie tout particuliers ; les tentatives d'indépen-
dance qui se produisaient parfois, n'étaient pastolérées etles
chanoines savaient repousser, par exemple, les prétentions
des deux bénéficiers curés de l'église Saint-Jean-le-Rond,
laquelle était considérée comme paroisse des personnes
laïques demeurant dans le cloître.
  N ° 2. — Aoftt 1898.                                   7