Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
       DE LA VISITE DU CARDINAL DE MARQUEMONT               69

protestants s'étaient assemblés au son de la cloche dans la
salle d'école pendant le temps de la messe et de la confir-
mation: ils chantaient leurs psaumes à haute voix.
   A Saint-Jean-ies-Aventures, actuellement Saint-Jean-sur-
Veyle, il y avait une statue de saint Jean, d'argent, avec son
siège aussi d'argent, puis un reliquaire d'argent. Sur
quatre cent cinquante communiants, il y avait environ douze
feux huguenots.
   Ici se terminent les visites de 1613 qui se sont poursuivies
presque sans interruption du 13 juin au 3 octobre. Partout
l'archevêque s'informe des abus qu'il s'efforce de faire
cesser. Il fait aussi passer un examen sommaire aux prêtres
qui, à part quelques exceptions, étaient bien ignorants.
Ce n'est pas, sans doute, que la plus grande partie ne
fussent de bons et dignes ecclésiastiques, l'instruction leur
manquait à cause de la grande difficulté qu'ils avaient eue
de pouvoir le faire pendant les guerres de religion.
   Comme remarques générales, Monseigneur prend partout
des ordonnances pour la construction de tabernacles en bois
peint ou vernissé. Avant cette époque il y en avait très peu,
quelques-uns cependant en pierre quelquefois vitrés, mais
s'ouvrant par derrière. Le Saint-Sacrement reposait géné-
ralement dans des buffets de pierre pratiqués dans la muraille
de l'église du côté droit ou gauche de l'autel, quelquefois
derrière celui-ci. Ce buffet en forme de sacrarium fermait
avec un treillis de fer, quelquefois il ne fermait pas du tout.
   Pendant la cérémonie du culte, comme pour donner la
bénédiction, on retirait le Saint-Sacrement pour le placer sur
l'autel, puis on le replaçait après dans ce sacrarium. Les
reposoirs qui surmontent le tabernacle et les soleils ne
feront leur apparition que vers 1650 avec le grand roi
auquel on a donné ce nom.