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DE LA VISITE DU CARDINAL DE MARQUEMONT 59
été dérobées par les soldats qui firent, pour les tirer, un
grand trou à la voûte du chœur. Il n'y avait point de maison
pour le curé, mais seulement la place où elle était avant
les troubles.
A Bourg, le cardinal trouva à l'entrée de la ville tout le
clergé avec les croix de leurs églises ; il y avait le Chapitre
de l'église collégiale de Notre-Dame, les Cordeliers, les
Jacobins et les Augustins, ainsi que les autorités civiles.
Arrivé à l'église Notre-Dame, Monseigneur rappelle au
peuple qu'une indulgence plénière a été accordée spéciale-
ment par Sa Sainteté à l'occasion de cette visite et l'exhorte
à se préparer à la gagner. Par exception il permet, à cause
des grandes pluies qui ont eu lieu, de travailler le jour de
sainte Madeleine, le lendemain jour du sacre de leur église
et le vendredi suivant, jour de sainte Anne, après,
toutefois, avoir entendu la sainte messe. L'archevêque
signe encore une requête des échevins de la ville pour
établir un collège des Pères Jésuites. Il visite le couvent
des religieuses de Sainte-Claire de Bourg, celui des Corde-
liers, des Jacobins, l'Hôtel-Dieu et la Chartreuse de Seillon.
A Saint-Denis, près de Bourg, nous trouvons au procès-
verbal de la visite ce passage intéressant : « Derrière le
grand autel est une image de saint Denys faicte en boys
que ledict curé nous a rapporté avoir esté mise au feu par
quelques huguenotz pendant le siège de la citadelle advenu
en 1600, sans avoir esté bruslée ny offensée dudict feu, et
fut celluy qui la meit au feu contrainct de le faire sortir
par quelques siens compagnons d'autant qu'il devint fréné-
tique aussitost qu'ij eust mise ladicte image audict feu et
mourut aussitost après. »
A Meillonnas, l'herbe croît tant dans une partie du
sanctuaire que dans la nef qui est découverte ; une partie