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semaines seulement, avait pour chef et pour père, un
profès de Cluny, Itier, que saint OJilon avait désigné aux
instances de l'archevêque et que Burchard II s'était empressé
d'investir et de bénir avec pompe, en présence de ses col-
lègues del'Ile-Barbe etd'Ainay. Pour son entrée en charge,
le nouvel abbé était donc exceptionnellement favorisé ;
son gouvernement s'inaugurait sous les meilleurs auspices.
   Il lui était attribué, en faveur de l'installation projetée,
l'église du lieu, dédiée à saint Julien, avec ses dîmes, un
jardin clos, une prairie, des champs arables en aussi grande
quantité qu'il lui plairait d'en ensemencer, des masures en
ruines, contemporaines des Gallo-Romains et de la brillante
animation de l'antique station tliermale, vraie carrière de
blocs superbes, enfin une portion notable de la paroisse,
la moitié environ, si je ne m'abuse. Ce dernier lot compre-
nait trois vignobles de Benoît, de Segerand et d'Ermen-
drand, le gîte de Godalfrède, avec grange et cellier, le
curtil d'Ermendrand, divisé entre lui et deux autres tenan-
ciers, Girard et Alidon, enfin une dernière terre appartenant
à une colone du nom de Doctrilde. Girin n'avait donc pas
lésiné (1)
   Son frère, Jarenton, frappé à mort peu de temps après,
se rangea à ses vues; il manda, près de son lit, un moine
pour entendre sa confession et lui légua sa propre demeure
avec le jardin attenant. Un troisième bienfaiteur arrondit
la propriété, en cédant une pièce riveraine de la Loise et
des plus favorables à la bâtisse et à l'exploitation d'un
moulin (2). Mais déjà des contradictions et des difficultés

  (1) Eod. hc, n° 653.
   (2) Eod. loc, n° 891, Gui et Eimengarde, sa femme, occupaient ses
biens en précaire.