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DU PAPE INNOCENT V It personnifient le travail. Autour d'une table plantureuse, trois hommes et une femme se livrent à une joyeuse lippée et, tout près, abrités par un pan de muraille, un bachelier et unebachelette échangent des propos d'amour. Un jongleur joue du tambourin et enfin, non loin de la porte qui sépare la cité du monde de la cité de l'enfer, une jeune femme age- nouillée, en prière, les mains jointes, semble intercéder pour les méchants. Ces différentes scènes se présentent remplies de vie et d'animation, les figures sont très expressives.Chaque groupe, tout en formant un ensemble homogène, se détache et symbolise, selon la pensée de l'artiste, le plaisir et les vices, le bien et le mal. Dans le bas du tableau, la cité de l'enfer n'offre qu'une effroyable mêlée de démons et de damnés. Le côté droit de la peinture est occupé par une sorte d'encadrement qui est composé de cinq petites loggia super- posées, formées par des colonnes ou des pilastres réunis par des galeries ajourées du style gothique fleuri. Au sommet de l'encadrement, dans la première loggia, cinq personnages devisent entre eux: saint Augustin, saint Hilaire de Poitiers, saint Grégoire le Grand, saint Jérôme et un autre, qu'il n'est pas possible de déterminer. Une petite banderole placée auprès de chaque personne indique son nom ; l'iden- tification est donc indiscutable, à moins toutefois que les caractères effacés ne soient devenus illisibles, comme cela se présente pour un des acteurs de cette scène. Saint Augus- tin et saint Hilaire de Poitiers sont en chape et en mitre, saint Grégoire le Grand, est également en chape, ceint de la tiare, saint Jérôme, coiffé du chapeau à glands, porte le costume de cardinal. Au-dessous, discussion véhémente de trois francis- cains.