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EN FRANCE 443 pour 100. O n a toujours estimé que l'exportation enlève, à Lyon et en Picardie, les deux tiers de la production, à Roubaix, les sept dixièmes. L'exportation indirecte ou occulte représente une somme considérable, et nous ne serions pas surpris qu'elle dépassât 80 millions. O n a objecté que la sortie dans les bagages des voyageurs était limitée par le con- trôle de la douane étrangère à l'arrivée dans le pays de destination. L'objection a peu de valeur. Nous avons été, à plusieurs reprises, assez bien renseigné sur le ser- vice des douanes en Angleterre, en Allemagne, en Russie, aux États-Unis, pour assurer que grande est en ces pays la quantité de tissus de soie en pièce ou c o n - fectionnés introduits par des voyageurs, lesquels tissus sont l'objet de déclarations et de payements de droits, quand il y a lieu. Nous savons aussi, et de source certaine, que beaucoup d'étrangères trouvent assez d'avantages à venir commander à Paris leurs vêtements et à les emporter elles-mêmes pour que ce mode d'exportation soit fréquent, avec ou sans déclaration à l'entrée. La production des tissus de soie a été évaluée par nous à 610 millions, il faut y ajouter 50 millions d'importa- tion; il a donc été mis en vente pour 660 millions ( 2 4 ) . Si l'exportation totale, déclarée et occulte, est de 380 millions, et cette estimation est arbitraire pour partie, il resterait 280 millions pour la consommation inté- rieure. C'est probablement trop, et nous jugerions à première vue que le chiffre est exagéré, si nous ne devions pas tenir compte de tout ce qui sert en quelque (24) Les tissus mis en vente montent en réalité â une somme plus élevée, car il faut ajouter les frais et le bénéfice des intermédiaires.