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ET LA. BATAILLE DE BR1GNAIS 381 chef de bandes, qui amenait avec lui plusieurs centaines d'aventuriers bien équipés et parfaitement exercés. - La petite armée marcha immédiatement à l'ennemi qu'elle atteignit à quelques lieues de Lyon non loin des bords du Rhône près du village d'Anthon. Le souvenir de Brignais était certainement présent à l'esprit du général en chef, car Humbert de Grôlée, malgré ses préjugés aristocratiques et l'intrépidité de son courage, eut la sagesse d'écouter les con- seils du mercenaire et de le laisser manœuvrer à son aise. A la faveur d'une marche de flanc très hardie à travers bois, Villandrando attaqua l'ennemi en pleine formation et jeta le désordre dans ses colonnes. Pendant que Louis de Châ- lon, à l'instar de Jacques de Bourbon, armait chevaliers de jeunes seigneurs sur le champ de bataille, ses troupes vigou- reusement chargées sur tous les points par les Lyonnais étaient complètement mises en déroute et le prince vaincu dut traverser le Rhône à la nage pour échapper à ceux qui le poursuivaient. Telle fut la célèbre bataille d'Anthon dont Paradin, Rubys et Chorier nous ont donné le récit imagé, d'après les documents de l'époque (18). (18) Paradin. Mémoires de l'Histoire de Lyon. Antoine Gryphius, Lyon, 1573. L. II, ch. XCVIIII (sic), p. 247. — Cl. de Rubys Histoire véritable de la ville de Lyon. Lyon, 1604. L. III, ch. XLVIII, p. 335. — Chorier. Histoire générale du Dauphinè, p. 427. — GoXhiX.Mémoires des Bourgougnons de la Franche-Comté. Dôle, 1592 in-f°, Livre X, ch. LXIV, p. 779, et parmi les modernes, J. Quicherat. Rodrigue de Villandrando l'un des combattants pour l'armée française au XV* siècle. Paris 1879, et le récit si vivant et si animé de René Mouterde, intitulé : Un épisode lyonnais de la fin de la guerre de Cent ans. — L'affaire des quatre coursiers du prince d'Orange. Revue du Lyonnais. 1891, cinquième série, tome xi, et tiré à part. Lyon, 1891, in-8°. N"5, — Mai 1894 26