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376                     GUY DE CHAULIAC

   M. Allut pense, en outre, qu'il est peu probable
que les deux blessés aient été transportés sur cette pierre,
ne fût-ce qu'à cause de son éloignement du théâtre du
conflit, soit qu'il ait eu lieu au bois Goyet, soit qu'on ne
doive pas le chercher ailleurs que dans la plaine des
Aiguiers, au pied des Barolles.
   Les détails minutieux de topographie dans lesquels nous
venons d'entrer, réfutent . complètement cette seconde
objection. Nous avons expliqué comment ces hauteurs
furent occupées probablement de nuit, dès son arrivée, par
le deuxième corps des Routiers, dans le but de couper la
retraite de leur ennemi, du côté de la route de Baunan.
Rien donc de surprenant, qu'une fois blessés et pris dans
la plaine, les deux malheureux princes aient été conduits
en lieu sûr, sur un point relativement éloigné du champ de
bataille, à l'abri d'un retour offensif ou d'un coup de main.
   Dès qu'il fut constaté qu'ils ne devaient pas survivre à
leurs blessures, et qu'on ne pouvait compter sur une
rançon, les généraux vainqueurs permirent à leurs servi-
teurs de les reconduire à Lyon par cette même route de
Baunan, qu'ils parcouraient naguère pleins d'espoir et de
confiance dans la victoire.
   Après avoir langui quelques jours, ils moururent de leurs
blessures et furent inhumés provisoirement dans l'église des
Dominicains de la place Confort à Lyon; une inscription
funéraire qui les concerne existe encore et se trouve actuel-
lement au Musée Saint-Pierre. C'est donc bien à tort que
S. Luce a écrit qu'ils furent enterrés à droite du grand autel
de l'église des Dominicains de Confort, commune de Collon-
ges, arrondissement de Gex, département de l'Ain ! (14).

  (14) S. Luce. Histoire de Bertrand du Guesclin et de son époque. Paris,
1876, ch. xi, page 366. Allut, loc. cit., p. 239.