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354               L'INDUSTRIE DE LA SOIE

représentent à eux seuls un capital immobilisé de 65 3
70 millions, et il ne faut pas compter moins de 40 mil-
lions pour l'autre partie de l'outillage de la fabrique,
c'est-à-dire pour les travaux accessoires, la teinture, l'im-
pression, les apprêts, etc., etc.
   Il est bien difficile de supputer les quantités de matières
qu'absorbe l'industrie lyonnaise à elle seule, car il entre
dans les calculs des éléments qui en augmentent l'incer-
titude : c'est le mélange des fils de schappe, de coton ou
de laine, d'or et d'argent, c'est aussi la teinture. On a pu
faire un compte, hypothétique sans doute, mais qui ne
doit pas être éloigné de la vérité, parce qu'on l'a fondé
sur des déclarations de détail qui paraissent dignes de foi
et dont le contrôle a été possible dans une certaine me-
sure : 2,000,000 à 2,100,000 kilog. de soies ouvrées
(trames et organsins), 800,000 à 900,000 kilog. de soies
grèges, 700,000 à 800,000 kilog. de fils de déchets
de soie, 2,400,000 à 2,800.000 kilog., très probablement
davantage, de fils de coton ou de laine peignée.
   Les enregistrements faits à la Condition des soies de Lyon
permettent de connaître d'une façon presque certaine la
provenance des soies qui alimentent le tissage. L'Asie
en a fourni 57 pour 100, l'Italie, 17 1/2 pour 100 et la
France 12 pour 100 (c'est la moyenne des sept der-
nières années). Les approvisionnements de soie des
manufactures lyonnaises sont donc pour près des 9/10
tirés de l'étranger.