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328 L'INDUSTRIE DE LA SOIE ces Italiens fut banquier du roi de France, d'autres joignaient au pouvoir de l'argent la puissance politique. On voit parmi eux des Médicis, des Sforza, des Strozzi, des Spinola, des Bonvisi, des Albisse, etc. Leur haute fortune et leur influence furent à leur apogée au milieu du xvT siècle ; peut-être en firent-ils trop de montre ? Le commerce italien (commerce de marchandises et commerce d'argent) avait formé, entraîné et développé le commerce purement lyonnais; celui-ci dut à l'expé- dition de Charles VIII en Italie de prendre plus d'ini- tiative, d'acquérir plus de force et de pouvoir tirer parti pour lui-même d'éléments italiens qu'il sut se subordonner. De là , une tout autre attitude. Lyon entre- tenait à cette époque des relations directes avec les pays du Levant. Le commerce aux foires, qui furent célèbres à plus d'un titre, ne suffisait pas à faire vivre, à la fin du xv e siècle, une population qui s'accroissait et qui ne trouvait de travail dans aucune manufacture de quelque importance. On fonda alors quelque espoir sur la soie. La ville voyait se former d'autres intérêts, la politique de l'échevinage changea. Des Italiens autres que les immigrants de Louis XI, Italiens cette fois indépen- dants, vinrent tenter la fortune. Il y avait quelque audace à le faire en présence de la libre entrée des soieries italiennes, mais le travail était aussi entière- ment libre. Ce fut, dans les premières années du xvi e siècle, un Lucquois, Nicolas de Guide ; ce furent, dans le même temps, Christophe et Gilbert de Crémone et d'autres. Le Consulat facilita l'établissement de ces étrangers et surtout les protégea ; les voyant menacés par leurs compatriotes, il signifia sa volonté de les