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266                    GUY DE CHAULIAC

   Depuis longtemps, en inspectant la plaine des hauteurs
de Vourles et des Barolles, je m'étais demandé quelle était
cette montagne sur laquelle il insiste tant, et finalement,
comme à M. Allut, son récit me paraissait évidemment
erroné. En effet, lorsqu'en venant de Saint-Genis-Laval
on se dirige vers les hauteurs qui bordent le Rhône, du
côté d'Irigny et de Vourles, on croit apercevoir en avant
et sur la droite une colline couverte d'arbres, mais, à
mesure qu'on s'éloigne, elle paraît s'aplanir, et l'on en
vient à douter qu'elle ait pu être le théâtre de la lutte
si tragiquement décrite par Froissart. Or, ainsi que nous
allons le voir, un examen attentif de la région semble
démontrer que la somme la plus grande de probabilités
est de son côté et que véritablement la bataille a dû se
livrer à peu près comme il nous le dit.
   Le village de Brignais est situé à onze kilomètres de
Lyon, dans une petite plaine entourée de hauteurs, au
débouché de la vallée du Garon, cours d'eau de peu
d'importance, affluent du Rhône. Deux routes y condui-
sent actuellement : l'une, passant par Oullins et Saint-
Genis-Laval ; l'autre par Baunan, en suivant les collines


de M. Allut, qu'il ne cite pas, semble avoir eu aussi une connaissance
directe des lieux où fut livrée la bataille : mais il les décrit sommaire-
ment et dans le seul but de confirmer le récit de Froissart. Néanmoins
sa topographie reste confuse. Il semble croire qu'on se battit aux
Barolles. Il commet aussi des erreurs historiques. Cf. L'abbé A. Mellier.
La Bataille de Brignais et les Grandes Compagnies, in Revue du Lyonnais,
année 1860. T. XX, pages 152 et 197.
   Le récit de la bataille qui se trouve pages 8 à 14, dans l'ouvrage
intitulé : Les bords du Rhône de Lyon à la mer par Alphonse B'". Chroniques
et légendes avec cartes et gravures, Paris, 1843, in-8, n'est qu'un pur
roman; on n'y trouve pas le moindre détail de topographie.