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                          EN FRANCE                        247



                              VIII

             LA FILATURE DES DÉCHETS DE SOIE



    Le tissage de la soie absorbe 16,000,000 de kilog. de
  soie environ. Les trois quarts sont des soies provenant de
  cocons dévidés, c'est-à-dire des soies tirées ; un quart
  sont des fils de déchets de soie.
    La filature des déchets, ou, comme on dit communé-
  ment, des bourres de soie, est organisée d'une façon
 générale comme l'est celle de la laine peignée ou celle
  du lin peigné. Elle donne deux sortes de produits : les fils
  de schappe et les fils de fantaisie, qui diffèrent par le mode
  de préparation des déchets (ceux-là rouis, macérés, désa-
 grégés par l'effet de la fermentation, ceux-ci décreusés
 et cuits).
    Le filage des bourres de soie remonte aux premiers âges
 de l'histoire du travail, et nous avons constaté l'existence
 de ce petit métier dans tous les pays et dans tous les
 temps. On filait au fuseau même en Chine, avant l'ère
 chrétienne, la soie des vers domestiques du mûrier ; on
 la filait aussi de la sorte dans 'l'Inde, dans l'Asie centrale
 et en Perse.
    Au xm e siècle, on faisait usage en Italie et en France
 du fil de bourre de soie. A Paris, c'était une fraude
 commune, vers 1250, chez les fileresses de soye, de rem-
 placer par du fil de bourre de soie qu'on appelait
floret, florin ou flourin, la soie écrue qu'elles devaient
 tordre. Au xive siècle, on mariait ce fil à la soie.