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ï88 LES LYONNAIS A LA SORBONNE On l'a dit vaniteux, c'était surtout un occupé, et les hommes occupés n'ont guère le temps de saluer les gens. Pierre Paul saluait peu et ne prenait pas garde à sa mine, à son maintien, à ses réparties ; aussi les envieux lui ont gardé rancune. Cependant, quel labeur utile que le sien, quelle tâche immense ! Festins, courses, entrées triom- phales, réceptions fastueuses, il traduit tout ce qu'il voit en Italie, pendant sa jeunesse. Ainsi se forme-t-il la main. De retour en France, il fournit au travail de vingt graveurs, par ses frontispices innombrables de thèses, de livres, d'almanachs, d'éphémérides. Ce Fa presto du crayon suffit à tout, et la vogue lui est acquise. Ce temps dure son temps. Tel brille au second plan qui s'éclipse au premier. « Ce fut le sort de Pierre Paul devenu, involontairement d'ailleurs, peintre de la ville de Lyon. Aucune amertume ne lui fut épargnée. Il connut la faim, lui qui avait nourri tant d'artistes par son travail. M. Charvet le venge de toutes ses tortures en le replaçant dans son milieu. Il a fallu beaucoup d'efforts et de sagacité à notre confrère pour se mouvoir à l'aise et d'un pied sûr au milieu de tous ces homonymes, mal connus, et dont l'œuvre prête à tant de méprises. » A. V.