page suivante »
ARCHÉOLOGIE MÉDICALE 91 architecte aidé d'un médecin archéologue comme lui, restituer par le dessin une de ces vastes merveilles, et créer, en y ajoutant tout ce qui peut satisfaire aux exi- geances de la science actuelle, un établissement idéal pouvant, les circonstances aidant, passer un jour à l'état de réalité et effacer par sa splendeur et son bon aménage- ment, ce qu'ont produit de plus parfait les siècles qui nous ont précédés ? ' Pourquoi les Romains n'ont-ils pas appliqué aux sources thermales, les mêmes méthodes de recherche et de captage qu'ils employaient dans -leurs travaux d'hydraulique ordinaire ? Chap. vi). Il semble en effet résulter de l'examen approfondi des ruines de la plupart de nos stations gallo-romaines, que les ingénieurs de l'époque, qui pour la recherche et l'aména- gement des eaux potables, savaient exécuter des travaux admirables, n'ont pas aimé à creuser le sol profondément, à pratiquer des sondages et ont préféré recueillir les eaux minérales à leur sortie naturelle, soit dans des canaux, soit dans des puits foncés à la roche. Le D r Mollière propose de ce fait une explication qu'il trouve dans le respect religieux qu'avaient les anciens pour les sources ou fon- taines à leur origine, respect attesté par les ex-votos, et les nombreuses médailles qu'on y rencontre et qui commen- çant à Tibère (dont beaucoup de monnaies ont été frappées sous Auguste), s'arrêtent à Valentinien I er , mort en 375; époque où le numéraire devient rare par suite des malheurs du temps. C'était là , au point d'émergence, que résidait la nymphe chargée de présider à cette source. Cette croyance fort ancienne chez un grand nombre de peuples, adoptée par les Romains, entourait la source d'une véné- ration pieuse, et éloignait l'idée de bouleverser avec vio-