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ARCHÉOLOGIE MÉDICALE 89 Avec le chapitre n {Découverte des griffons et captage des sources) nous entrons au cœur du sujet. En plaine, quand la disposition du sol le permettait on n'avait qu'à enlever la terre d'où l'on voyait sourdre l'eau thermale jusqu'à la roche d'où elle s'échappait; au-dessus, on construisait une ou plusieurs piscines. Le plus souvent c'est au fond d'une vallée, sur le bord d'une rivière qu'apparaissait l'eau miné- rale. Dans ce cas, le premier soin était de détourner le cours d'eau au-dessus des sources thermales et de lui assurer jusqu'en aval de celles-ci un lit artificiel dont il ne puisse s'échapper. Puis, il fallait garantir les sources contre les eaux de pluie et contre celles qui descendant du même versant pouvaient se mêler à elles; cela fait, on enlevait la terre ou le gravier et l'on arrivait à la roche jusqu'au point d'émergence. La source saisie, il fallait la garder et pour y parvenir on l'entourait de murs épais, on la couvrait et on la tenait sous clef. Ce mode de captage n'a en lui-même rien d'extraordinaire ; ce qui nous surprend et enlève notre admiration, c'est la puissance des moyens employés. Quand on pense à la solidité du ciment romain et qu'on découvre aux murs qui enserraient les sources jusqu'à deux mètres d'épaisseur on doit avouer avec l'auteur que les Romains construisaient pour l'éternité. De fait, dans plusieurs stations thermales, les conduits, les piscines bâties par eux sont encore utilisés, témoignant de leur solidité par leur résis- tance à la morsure de vingt siècles et à l'action plus destructive des hommes. Toutes les données émises sur ce chapitre ne sont pas des conjectures, elles sont déduites de l'examen attentif fait sur place par l'auteur et ont été, à Plombières dans les Vosges, à Néris, à Aix-les-Bains, l'objet de travaux importants. Il ne paraît pas, étant données leurs faibles connaissances