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AU MOYEN-AGE. 467 « peuvent en travailler dans l'année ; et pareillement en « prés, autant qu'il en faut pour nourrir les deux bœufs. Il « concède en outre au prêtre qui y chantera l'office, et au « gardien de l'église un manse à chacun, où ils pourront « bâtir une maison avec les dépendances el jardins néces- « saire. » Evidemment voila un centre de culture et d'exploi- tation rurale que l'église de Saint-Vincent se charge de créer en ce lieu, où il n'était question jusque là , aux termes de la charte, que d'une immense et inutile forêt. On trouve souvent dans le cartulaire de Saint-Vincent des clauses d'amélioration imposées par les chanoines, par exemple dans les chartes 30, 31 et 39e. Ces deux dernières stipulent expressément que si cette condition essentielle de l'amélioration du sol n'est point remplie, la concession sera nulle; et, sans qu'il soit besoin de recourir au juge, l'église rentrera immédiatement dans sa propriété. Une preuve non moins évidente se déduit naturellement d'un fait qui se reproduit dans presque toutes les chartes consacrant quelque échange. L'église reçoit toujours le double au moins en étendue, de ce qu'elle cède (chartes 242, 357, 367, 378, etc, etc ). Nous ne trouvons d'exception a cette règle qu'en faveur des prêtres ou religieux, ou bien dans quelques cas rares, où le Chapitre voulant favoriser quelque laïc , comme Bernard de la charte 368, met à l'échange la clause que si ledit Bernard est obligé de vendre, il ne le fera qu'en faveur de Saint-Vincent et à juste prix. Sans doute la raison de convenance peut être comptée pour quelque chose dans cette différence. Mais cette raison ne se rencontre pas toujours, et la disproportion serait encore trop grande. Et puis la convenance devrait se trouver aussi quelquefois du côté du Chapitre et a sa charge. L'esprit de charité et de piété ne suffit pas non plus a expliquer une circonstance si constamment reproduite qu'elle ressemble a